Publié le 13.03.2012, 16h56 | Mise à jour : 20h35
Plusieurs salariés des laboratoires Servier, soupçonnés d'avoir détruit des documents, ont été placés mardi en garde à vue. Dans le même temps, le siège du groupe pharmaceutique, à Suresnes (Hauts-de-Seine), a été perquisitionné. Les trois juges qui enquêtent sur le scandale du Mediator avaient obtenu le feu vert du parquet après avoir été informés que des documents incriminant l'entreprise avaient été volontairement détruits.
Selon deux sources proches de l'enquête, cinq suspects ont été entendus. Un porte-parole de Servier a juste confirmé «qu'une demi-douzaine de collaborateurs de Servier» ont été questionnés à Nanterre au sujet de documents passés à la broyeuse.
En octobre dernier, Le Monde révélait qu'un ancien responsable de la sécurité de Servier racontait avoir passé de nombreux documents à la broyeuse au cours de l'enquête sur le Médiator. Chez Servier, on préfère minimiser. «Nous broyons des documents tous les jours comme toutes les sociétés et nous travaillons dans un univers très concurrentiel», rapporte un porte-parole du groupe.
«Effacer des documents» prouvant les déclarations d'anciens chercheurs du groupe
En revanche, pour le député PS Gérard Bapt, président de la mission d'information parlementaire sur le Mediator, «Servier a bel et bien cherché à effacer des documents» prouvant les déclarations d'anciens chercheurs du groupe, Jean Charpentier et Jacques Duhault. Les deux hommes accusent en effet Servier d'avoir délibérément gommé les caractéristiques anorexigènes du Mediator - sa nature amphétaminique - pour en faire un antidiabétique... et faciliter ainsi l'obtention de son autorisation de mise sur le marché (AMM).
Commercialisé pendant trente ans, le Médiator aurait causé la mort d'au moins 500 à 2 000 personnes. Le groupe Servier est depuis sous le coup de deux informations judiciaires ouvertes à Paris, l'une pour «tromperie aggravée» et l'autre pour «blessures et homicide involontaires». En février, plusieurs perquisitions ont été également menées au siège de l'Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de l'Agence.
Dans un autre volet du dossier, ouvert par la citation directe de plusieurs plaignants, les laboratoires Servier et son fondateur Jacques Servier doivent comparaître le 14 mai à Nanterredans le premier procès pénal de l'affaire.
En octobre dernier, Le Monde révélait qu'un ancien responsable de la sécurité de Servier racontait avoir passé de nombreux documents à la broyeuse au cours de l'enquête sur le Médiator. Chez Servier, on préfère minimiser. «Nous broyons des documents tous les jours comme toutes les sociétés et nous travaillons dans un univers très concurrentiel», rapporte un porte-parole du groupe.
«Effacer des documents» prouvant les déclarations d'anciens chercheurs du groupe
En revanche, pour le député PS Gérard Bapt, président de la mission d'information parlementaire sur le Mediator, «Servier a bel et bien cherché à effacer des documents» prouvant les déclarations d'anciens chercheurs du groupe, Jean Charpentier et Jacques Duhault. Les deux hommes accusent en effet Servier d'avoir délibérément gommé les caractéristiques anorexigènes du Mediator - sa nature amphétaminique - pour en faire un antidiabétique... et faciliter ainsi l'obtention de son autorisation de mise sur le marché (AMM).
Commercialisé pendant trente ans, le Médiator aurait causé la mort d'au moins 500 à 2 000 personnes. Le groupe Servier est depuis sous le coup de deux informations judiciaires ouvertes à Paris, l'une pour «tromperie aggravée» et l'autre pour «blessures et homicide involontaires». En février, plusieurs perquisitions ont été également menées au siège de l'Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de l'Agence.
Dans un autre volet du dossier, ouvert par la citation directe de plusieurs plaignants, les laboratoires Servier et son fondateur Jacques Servier doivent comparaître le 14 mai à Nanterredans le premier procès pénal de l'affaire.
Le Mediator aurait tué 1 300 personnes
Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Mediator est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable d'au moins 1 300 morts et de 3100 hospitalisations, selon une étude publiée dans une revue scientifique internationale. Et il ne s’agit que d’une projection. Le chiffre pourrait « probablement être sous-estimé », d’après le chercheur qui a cosigné cette étude, portant sur plus de 300 000 « gros consommateurs » de Médiator entre 2006 et 2009. Jusqu’à présent, le nombre de victimes présumées du Mediator était officiellement estimé à 500. Contenant une molécule coupe-faim, le benfluorex, le Médiator a été indiqué pendant plus de trente ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir.
Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Mediator est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable d'au moins 1 300 morts et de 3100 hospitalisations, selon une étude publiée dans une revue scientifique internationale. Et il ne s’agit que d’une projection. Le chiffre pourrait « probablement être sous-estimé », d’après le chercheur qui a cosigné cette étude, portant sur plus de 300 000 « gros consommateurs » de Médiator entre 2006 et 2009. Jusqu’à présent, le nombre de victimes présumées du Mediator était officiellement estimé à 500. Contenant une molécule coupe-faim, le benfluorex, le Médiator a été indiqué pendant plus de trente ans, d'abord contre l'excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d'être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir.
LeParisien.fr