EN DIRECTUne conférence internationale se réunit, ce vendredi à Tunis, pour définir un plan d'aide humanitaire et accentuer la pression sur Damas, alors que le pilonnage de Homs continue et que des manifestations de soutien ont lieu dans tout le pays.
Par LIBÉRATION.FR avec AFP
L'essentiel
• Plus de soixante pays se réunissent ce vendredi à Tunis à partir de 14 heures pour définir un plan d'aide humanitaire international au peuple syrien et accentuer la pression sur Damas. Organisée par la Ligue arabe, cette conférence internationale réunit tous les pays arabes et occidentaux impliqués dans le dossier, ainsi que les différentes composantes de l'opposition syrienne mais elle est boycottée par Moscou et Pékin, principaux soutiens du pouvoir syrien.
• Elle pourrait appeler les autorités de Damas à mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et permettre l'accès des agences humanitaires aux populations en détresse, notamment à Homs, pilonnée sans relâche depuis plus de vingt jours. Des centaines de personnes y ont déjà trouvé la mort, dont 4 civils encore ce vendredi matin.
• La répression en Syrie a fait près de 7 600 morts depuis mars 2011, selon des organisations syriennes de défense des droits de l'homme.
•Dans ce climat de violence, les Syriens sont appelés dimanche à se prononcer par référendum sur une nouvelle Constitution, qui supprime la prééminence du parti Baas mais maintient de très larges prérogatives au chef de l'Etat.
14h40. A son arrivée à Tunis, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a déclaré : «Nous considérons le Conseil national syrien comme l'interlocuteur légitime», sans s'engager cependant sur une reconnaissance formelle.
14h30. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues à Alep, deuxième ville syrienne, en solidarité avec la ville rebelle assiégée de Homs. Trois manifestants ont été tués dans cette ville du nord du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, «lorsque les forces de sécurité ont dispersé la foule».
«Alep est aujourd’hui à la tête des manifestations dans le pays», a-t-il ajouté, précisant que «des dizaines de milliers de Syriens» avaient manifesté dans d’autres régions du pays, comme les bastions Deraa (sud), Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et Deir Ezzor (est).
«La machine de mort hystérique fait face au cri de liberté», «communauté internationale, si le choix militaire est difficile, qu’en est-il du choix humanitaire?», proclamaient des pancartes brandies lors d’une manifestation de centaines de personnes à Tibet el-Imane, dans la province de Hama.
14 heures. Hillary Clinton est arrivée à Tunis pour participer à la conférence sur la crise en Syrie. «Tunis sera une chance importante de transformer le consensus international en action», avait estimé la secrétaire d'Etat américaine la veille à Londres, évoquant trois objectifs pour cette journée : l'aide humanitaire, l'accentuation de la pression sur le régime et la transition démocratique.
13h30. Bachar al-Assad n’est pas prêt à quitter le pouvoir et estime qu’il bénéficie d’un important soutien en Syrie, selon un député russe qui a rencontré le président syrien à Damas.
«Il y a un mouvement de contestation, mais il n’est pas suffisant pour faire sentir au président que tout s’effondre sous ses pieds et qu’il est obligé de démissionner», a ajouté Alexeï Pouchkov, président de la commission des Affaires étrangères de la chambre basse du Parlement russe, qui s’est rendu en Syrie du 19 au 22 février.
12 heures. «Les paroles ne vont pas nourrir les gens, ni soigner les blessés.» Des militants syriens ont appelé les pays réunis à la conférence de Tunis à privilégier les actes aux paroles pour faire cesser la répression et notamment le pilonnage incessant de la ville rebelle de Homs qui a fait quatre nouvelles victimes vendredi, selon une ONG syrienne.
«Nous leur disons : plus vous parlez sans agir, plus le régime va se venger de nous», a affirmé Hadi Abdallah, militant de la Commission générale de la révolution syrienne présent dans la ville de Homs. «Si le monde ne veut pas agir, nous préférons qu’il se taise. Aux pays arabes, nous disons en particulier, assez de condamnations, nous voulons des actes.»
Les militants anti-régime ont prévu ce vendredi une journée de
manifestations sous le slogan «
Nous nous soulèverons pour toi Baba Amr», selon la page Facebook «
The Syrian Revolution 2011».
La ville de Homs sous le feu du régime syrien, mercredi. (Photo AFP)
11h30. L’offensive des forces du régime de Bachar al-Assad, destinée à faire plier la ville de Homs, a fait depuis le 4 février des centaines de morts, dont quatre dans le pilonnage de ce vendredi, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Parmi les victimes figurent un homme et son fils. Dans une vidéo publiée ce vendredi, un médecin se trouve près de deux corps inertes placés dans la carcasse d’un bus. Il raconte : «Voici un enfant de Baba Amr, il a à peine 15 ans, et voici son père à côté, ils ont été tués par un obus qui s’est abattu ce matin sur leur maison.»
«L’enfant a reçu des éclats à la poitrine et a souffert une hémorragie sévère au poumon droit, je n’ai rien pu faire pour lui», ajoute le médecin. «Nous n’avons plus d’endroit où soigner nos blessés (…) nos hôpitaux de campagne et même les mosquées ont été bombardés», dit-il. «Baba Amr saigne, mais malgré cela nous résistons, grâce à Dieu.»
11 heures. Amnesty International réclame que les agences humanitaires puissent avoir immédiatement accès à la ville assiégée de Homs. «Les autorités syriennes doivent cesser immédiatement ce pilonnage», ajoute l'organisation. Elle précise avoir reçu les noms de 465 personnes tuées à Homs depuis le début de l'offensive militaire dans la ville le 4 février.
10h40. La Russie se dit prête à une «coopération étroite» avec Kofi Annan.
«Compte tenu du mandat de Kofi Annan, la partie russe est prête à une coopération étroite avec lui pour chercher les voies vers un règlement acceptable pour tous» de la crise syrienne, a indiqué la diplomatie russe sur son site.
La Russie, alliée de longue date du régime du président Bachar al-Assad, et la Chine, avaient voté contre une résolution adoptée la semaine dernière à l'ONU qui demandait à Damas de mettre un terme à la répression féroce. Elles avaient déjà opposé leur veto à deux résolutions du Conseil de sécurité sur la Syrie.
10 heures. L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, nommé jeudi «émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie», espère la «pleine coopération de tous les acteurs concernés».
9 heures. L'ambassadeur de France à Damas, Eric Chevallier, a regagné son poste jeudi soir, plus de deux semaines après avoir été rappelé pour consultations à Paris «face à l'aggravation de la répression».
8 heures. Le pilonnage du quartier rebelle de Baba Amr, dans la ville syrienne de Homs (centre) continue. Au moins deux civils ont péri ce vendredi matin, alors que le quartier est bombardé depuis près de trois semaines par les forces du régime.