Des centaines de diplômés au chômage se sont rassemblés mercredi devant une annexe du ministère de l'Education nationale à Rabat, au Maroc, pour demander l'ouverture d'une enquête sur le décès d'un jeune diplômé qui avait tenté de s'immoler par le feu. ( © AFP Mustapha Houbais)
RABAT (AFP) - Des centaines de diplômés au chômage se sont rassemblés mercredi devant une annexe du ministère de l'Education nationale à Rabat, au Maroc, pour demander l'ouverture d'une enquête sur le décès d'un jeune diplômé qui avait tenté de s'immoler par le feu.
"Nous exigeons du gouvernement l'ouverture d'une enquête impartiale sur la mort hier (mardi) de notre camarade Abdelwahab Zeidoun", a déclaré à l'AFP Said Azoubar, l'un des diplômés.
Abdelwahab Zeidoun, 27 ans, qui participait à un sit-in le 18 janvier avec une centaine d'autres "diplômés chômeurs" est mort de ses blessures dans l'hôpital où il avait été transporté.
"L'emploi n'est plus une priorité pour l'instant. Nous voulons d'abord qu'une enquête soit ouverte très rapidement et que les responsables soient sanctionnés", a ajouté M. Azoubar.
Des forces de police encerclent depuis deux semaines cette annexe du ministère de l'Education, dont une partie est occupée par une centaine de diplômés au chômage.
L'étau des forces de l'ordre s'est cependant desserré mercredi pour permettre à la nourriture de parvenir sans entraves aux grévistes, a constaté l'AFP.
Selon des témoins, c'est l'intervention le 18 janvier de policiers qui ont essayé d'empêcher des sacs de nourriture d'arriver aux "diplômés chômeurs" qui a poussé la victime à s'immoler.
Cette pratique s'est répandue dans les pays d'Afrique du Nord depuis l'immolation d'un protestataire tunisien en décembre 2010, qui avait déclenché le Printemps arabe en Tunisie, puis en Egypte et en Libye.
L'emploi compte parmi les priorités du parti islamiste modéré Justice et développement (PJD) arrivé au pouvoir en janvier.
Des milliers de diplômés du supérieur demandent depuis des années leur intégration dans la fonction publique.
Le Maroc doit créer 300.000 emplois par an jusqu'en 2010 pour régler le problème du chômage, selon les spécialistes.