Berkane: Reconstruction de la station thermale de Fezouane
Conforter l'offre en matière de niches touristiques
Générer des ressources supplémentaires pour la population
Le transfert et la reconstruction de la station thermale ambitionne de mettre fin à l'anarchie commerciale à Fezouane
LA province de Berkane
diversifie son offre touristique et renforce ses infrastructures
d'accueil. Elle vient de lancer les travaux pour le transfert et la
reconstruction de la station thermale de Fezouane. Les travaux portent
sur l'aménagement extérieur, le renouvellement et le renforcement des
voiries, revêtement des trottoirs, mise en place de l'éclairage public,
et le mobilier urbain ainsi que le traitement environnemental (espace
vert et assainissement). Des interventions qui nécessiteront 12 millions
de DH et qui seront exécutées en onze mois. En amont, ce projet
contribuera à l'amélioration des conditions de vie de la population
rurale locale estimée à plus de 12.000 habitants tout en leur générant
des revenus supplémentaires. Les recettes réalisées par la commune
frôlent le million de dirhams/an. Dérisoire quand on compare avec les
recettes réalisées par des stations thermales similaires, confie à
L'Economiste Sellame Hanine, responsable de la société qui gère la
station.
Cette opération de mise à niveau contribuera au
développement d'un tourisme de niches au niveau de l'arrière-pays. Elle
offrira également la possibilité au tourisme balnéaire d'adapter son
offre à une demande de plus en plus variée et exigeante en matière de
services et circuits. La source thermale de Fezouane est d'un débit de
0,40 litre/seconde. Une eau commercialisée sur place à 30 centimes le
litre mais qui mérite d'être valorisée et marketée.
Par la qualité de
ses eaux minérales, reconnues par leurs effets thérapeutiques, Fezouane
draine d'importants flux de visiteurs (plus de 30.000 par week-end en
haute saison) qui recourent à cette eau pour le traitement de certaines
allergies cutanées ou maladies rénales. Une réputation corroborée par le
travail d'un groupe de chercheurs de l'université Mohammed Premier
d'Oujda. Il a attesté l'effet diurétique de cette eau chez 96% des
patients traités. Chez 14% de ces malades, une très bonne amélioration
s'est manifestée par la disparition des coliques néphrétiques et
l'expulsion de petits calculs. 54% des lithiasiques ont marqué une bonne
amélioration mais sans expulsion de calculs. Et c'est ce qui explique
la grande affluence en week-end.
Le tribunal de commerce accède à la requête de citoyens berkanais et interdit l'installation d'une antenne-relais
Une première dans les annales de la
justice marocaine! Un jugement du tribunal de commerce d'Oujda vient
d'interdire à « Maroc Telecom » d'installer une antenne-relais sur le
toit d'une résidence sise rue Valenciennes à Berkane.
L'opérateur a été appelé à exécuter immédiatement cette décision du
tribunal sous peine d'une pénalité de 500 DH pour chaque jour de retard,
a rapporté un site de presse.
En argumentant son jugement, le
président du tribunal de commerce d'Oujda a indiqué que si le préjudice
éventuel ou imminent n'est pas pris en compte dans certains dossiers à
caractère financier, il n'est pas de même s'agissant des affaires
relatives à la santé publique, notamment celle des enfants. Il estime
que la réparation du préjudice corporel est difficile à établir
essentiellement pour les victimes du rayonnement électromagnétique dont
la dangerosité n'est pas établie par les scientifiques. Des menaces pour
la santé qu'on passe sous silence vu le poids économique des sociétés
du secteur. A ce propos, le magistrat a jugé que ce genre de préjudice
doit être circonscrit quel que soit le moment de son identification même
s'il s'agit d'un préjudice éventuel ou proche.
Le juge marocain
semble donc emboîter le pas à son confrère français, estimant que
l'antenne-relais cause un préjudice malgré l'absence d'entrave à la loi
puisque les opérateurs de téléphonie sont en règle avec les dispositions
réglementaires.
Selon le site spécialisé « de particulier à
particulier », les tribunaux de l'Hexagone sont assez enclins depuis
2009 à reconnaître le risque supporté par les voisins d'une
antenne-relais. Ils ont condamné les opérateurs sur la base d'un trouble
anormal de voisinage, d'un risque sanitaire et de préjudice esthétique.
Ainsi dans un arrêt de la Cour d'appel de Versailles du 4 février 2009,
les juges constatent que l'opérateur n'a pas tout mis en œuvre pour
prémunir les voisins, en éloignant par exemple l'antenne de zones
d'habitation. La Cour d'appel estime qu'en l'absence de garantie du
risque sanitaire, les habitants justifient cela par une crainte légitime
constitutive d'un trouble anormal du voisinage. Les juges ont donc
demandé le démantèlement de l'antenne.
Outre le risque sanitaire, les
voisins d'une antenne-relais peuvent invoquer le préjudice esthétique
causé par ces tours. Ce dernier peut entraîner une perte de valeur de
près de 30 %. Dans le cas d'un préjudice esthétique et d'une perte de
valeur du bien, les juges accordent des dommages-intérêts, a indiqué la
même source.
Ce jugement du tribunal d'Oujda constituera-t-il un cas
jurisprudentiel pour d'autres citoyens s'estimant lésés? Probablement,
puisque le rejet de ces antennes-relais ne cesse de prendre ces
dernières années de l'ampleur. Implantées au cœur des quartiers et sur
les toits des habitations, les antennes-relais des opérateurs
téléphoniques continuent d'irriter les Marocains. La presse rapporte
souvent des sit-in et protestations des habitants contre l'installation
de ces antennes, mais ces manifestations débouchent rarement sur un
procès.
En effet, leur installation se fait en accord entre les
opérateurs téléphoniques et les propriétaires en contrepartie de sommes
d'argent alléchantes. Souvent, les opérateurs assurent que ces
installations se font dans le respect des normes de sécurité édictées
par la réglementation en vigueur et les principes de précaution
appliqués à travers le monde. Mieux, ils prétendent que les antennes
font l'objet régulièrement d'audits opérés par l'Agence nationale de
réglementation des télécommunications (ANRT) destinés à mesurer
l'intensité du champ électromagnétique. Ils se veulent rassurants en
relevant qu'aucun cas de non-conformité aux normes n'a été révélé
jusqu'au jour d'aujourd'hui.