Seddik Hamoudi, 32 ans, a été interpellé et placé en garde à vue, hier vendredi peu avant 19 h, après que cet habitué de la mosquée Annour d'Arras, située rue Matisse, a agressé des fidèles à l'aide d'un gourdin en bois, au moment de la quatrième prière de la journée.
Le bilan est lourd : un homme de 73 ans est décédé des suites de ses blessures, tandis qu'un autre septuagénaire est dans un état critique. La communauté musulmane d'Arras est sous le choc.
C'est vers 18 h 30 que le jeune homme de 32 ans, connu dans les quartiers ouest pour des problèmes psychiatriques récurrents depuis plusieurs années, est entré dans la mosquée Annour, rue Matisse à Arras, « dans un grand état d'excitation », selon le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin. Armé d'un gourdin, il s'en est alors pris à des fidèles. L'un d'eux, âgé de 73 ans, lourdement frappé à la tête, est mort presque immédiatement, tandis qu'un second, également septuagénaire, a été grièvement blessé. « Son pronostic vital est engagé », expliquait le vice-procureur de la République d'Arras, Jean-Pascal Arlaux. Accompagné de sa famille, l'homme a été transporté d'urgence au CHRU de Lille.
Immédiatement après les faits, les proches des victimes ont afflué et découvert le drame avec effroi. En pleurs, certains ont même été victimes de malaises, dont la fille du défunt. L'agresseur présumé a été maîtrisé par les fidèles dans la confusion, puis interpellé par la police et placé en garde à vue au commissariat d'Arras.
Immédiatement après les faits, les proches des victimes ont afflué et découvert le drame avec effroi. En pleurs, certains ont même été victimes de malaises, dont la fille du défunt. L'agresseur présumé a été maîtrisé par les fidèles dans la confusion, puis interpellé par la police et placé en garde à vue au commissariat d'Arras.
« On savait qu'il était dangereux ! »
Selon les différents témoignages recueillis sur place, Seddik Hamoudi souffrait depuis plusieurs années de lourds problèmes psychiatriques. « C'est visiblement un acte de démence » avançait le préfet, venu apporter son soutien « à la communauté musulmane choquée ». « Ce n'est pas un crime raciste » soufflait quant à lui Frédéric Leturque, le maire d'Arras, mâchoire serrée.
« L'agresseur était suivi par l'hôpital psychiatrique, assurait Bilal. Il était sorti de psy il y a moins de deux semaines. Il avait un comportement loufoque, mais on n'aurait jamais pensé qu'il irait jusque là ». Il y a deux ans, il avait déjà brûlé des tapis de prière à la mosquée. Les esclandres et autres insultes étaient monnaie courante, de l'aveu de tous.
Pour Youssef, le refus de prendre son traitement médical est à l'origine du coup de folie : « Quand il prend ses cachets ça va, il est gentil, ça le calme, mais quand il ne les prend pas, il devient agressif. Il nous a déjà insultés, il disait qu'on était des mécréants, il nous interdisait de prier ». Youssef tient à préciser aussitôt : « Ce drame n'a rien à voir avec la religion. Des déséquilibrés, il y a en aussi chez les chrétiens, les juifs, les bouddhistes, les athées ».
Mohamed est quant à lui plus vindicatif. Pour lui, le milieu hospitalier psychiatrique a une part de responsabilité : « On savait qu'il était dangereux. Tout le monde était au courant. Nous-mêmes, on l'avait déjà conduit à l'hôpital. On lui disait de prendre ses cachets, parce qu'il partait dans des délires. Mais il rechutait tous les quinze jours. Les gens qui ont signé sa sortie de l'hôpital devaient bien savoir qu'il n'avait pas sa place dehors. C'est dramatique, on pouvait le prévoir. » Un mineur assurait même l'avoir vu s'en prendre à des jeunes l'après-midi : « On jouait au foot, cet après-midi il est venu nous voir en disant que c'était n'importe quoi, qu'on allait tous mourir. »
« L'agresseur était suivi par l'hôpital psychiatrique, assurait Bilal. Il était sorti de psy il y a moins de deux semaines. Il avait un comportement loufoque, mais on n'aurait jamais pensé qu'il irait jusque là ». Il y a deux ans, il avait déjà brûlé des tapis de prière à la mosquée. Les esclandres et autres insultes étaient monnaie courante, de l'aveu de tous.
Pour Youssef, le refus de prendre son traitement médical est à l'origine du coup de folie : « Quand il prend ses cachets ça va, il est gentil, ça le calme, mais quand il ne les prend pas, il devient agressif. Il nous a déjà insultés, il disait qu'on était des mécréants, il nous interdisait de prier ». Youssef tient à préciser aussitôt : « Ce drame n'a rien à voir avec la religion. Des déséquilibrés, il y a en aussi chez les chrétiens, les juifs, les bouddhistes, les athées ».
Mohamed est quant à lui plus vindicatif. Pour lui, le milieu hospitalier psychiatrique a une part de responsabilité : « On savait qu'il était dangereux. Tout le monde était au courant. Nous-mêmes, on l'avait déjà conduit à l'hôpital. On lui disait de prendre ses cachets, parce qu'il partait dans des délires. Mais il rechutait tous les quinze jours. Les gens qui ont signé sa sortie de l'hôpital devaient bien savoir qu'il n'avait pas sa place dehors. C'est dramatique, on pouvait le prévoir. » Un mineur assurait même l'avoir vu s'en prendre à des jeunes l'après-midi : « On jouait au foot, cet après-midi il est venu nous voir en disant que c'était n'importe quoi, qu'on allait tous mourir. »
Tandis que les enquêteurs du commissariat procédaient aux premières investigations techniques et scientifiques dans l'enceinte de la mosquée, l'une des trois structures dévolues aux musulmans d'Arras, la communauté urbaine d'Arras (CUA) s'organisait pour faire face à l'émotion. « Les familles ont souhaité se recueillir à la maison Colucci, pour veiller la nuit, indiquait hier soir Fabrice Bailleul, de la municipalité. Une cellule d'urgence médico-psychologique va être mise en place. Demain après-midi (ce samedi, NDLR),on va ouvrir la maison Colucci pour permettre aux gens de parler, selon les demandes des familles, évidemment. On a saisi l'association d'aide aux victimes AVIJ qui pourront suivre les deux familles touchées par la drame ».