dimanche 18 mars 2012

Duflot défend Joly, égratigne Mélenchon et son côté "nostalgique"


Cécile Duflot (EELV) a commenté dimanche les évolutions opposées d'Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon dans les sondages en défendant la première et égratignant le second, qui a une façon "nostalgique" de faire de la politique, avec un discours "un peu plaqué" sur l'écologie.
Interrogée au "Grand rendez-vous" Europe 1/I-Télé/Le Parisien/Aujourd'hui en France sur le candidat du Front de gauche à l'Elysée et sa démonstration de force attendue dimanche à la Bastille à Paris, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) a répondu sur le mode ironique.
"Jean-Luc Mélenchon fait une chose assez intéressante", a-t-elle déclaré, "il fait de la politique avec un rétroviseur (...) la Bastille, la Commune, il y a un petit côté nostalgique sympa, les moments où il y a avait des grands tribuns et puis d'ailleurs il n'y avait pas de femmes, c'était plus pratique".
La numéro un d'EELV a reproché au candidat FG de tenir un discours "un peu plaqué" sur l'écologie, avec seulement "une petite part de sincérité", et de compter parmi ses soutiens des élus auvergnats soutenant "un incinérateur géant en cours de construction" dans cette région.
"L'environnement, l'écologie, ça ne peut pas être un truc en plus, c'est pas quelque chose qu'on rajoute à la mythologie révolutionnaire de la Révolution française", a lancé Mme Duflot, "c'est ça la contradiction fondamentale de Jean-Luc Mélenchon".
A propos d'Eva Joly, Mme Duflot a relativisé les mauvais sondages pour la candidate EELV, qui pâtit selon elle d'une campagne présidentielle sous la Ve République favorisant "la dimension d'immédiateté, de showman".
"Elle ne rentre pas dans les codes", a ajouté la chef du parti écologiste. "Oui Eva Joly n'est pas un homme de 60 ans qui transpire derrière un pupitre en agitant un drapeau français!" C'est le portrait de Jean-Luc Mélenchon ? "J'ai fait une synthèse", a-t-elle alors tenté d'éluder, relevant que Marine Le Pen, même si elle est une femme, "rentre totalement dans ce créneau-là".
Pour Cécile Duflot, il ne faut pas concevoir la politique "comme un match, comme un truc sportif".
"Ce qu'a fait Nicolas Sarkozy hier (samedi en meeting près de Lyon) c'est ce qu'a fait Materazzi de manière très évidente en matière sportive, c'est la provoc'!", a-t-elle souligné dans une allusion au footballeur italien accusé d'avoir provoqué Zinedine Zidane avant que celui-ci ne rétorque par son célèbre coup de tête, en finale de la Coupe du monde de 2006.