dimanche 18 mars 2012

Arras : La mosquée rouverte, les questions restent


La mosquée d'Arras, théâtre d'un coup de folie d'un homme de 32 ans qui a tué une personne et en a blessé grièvement une autre vendredi soir, est de nouveau ouverte, partiellement. Les fidèles n'expliquent pas le geste de cet homme désormais interné. De leur côté les autorités religieuses musulmanes appellent à un débat de société sur la santé mentale.
Un important dispositif avait été mis en place vendredi soir devant la mosquée
Un important dispositif avait été mis en place vendredi soir devant la mosquée AFP/AURELIE DELFORGE
La mosquée Annour est de nouveau ouverte, en tout cas partiellement, après le coup de folie de vendredi soir à l'heure de la prière. L'agresseur présumé, un fidèle – interné d'office depuis son interpellation –  a tué une personne âgé de 73 ans et en a blessé grièvement une autre de 63 ans en les frappant à coups de gourdin sur la tête dans la salle de prière.

Le temps de la prière

Vendredi après-midi, un habitant du quartier aurait repéré l'inquiétant manège du déséquilibré âgé de 32 ans. Durant deux heures l'homme serait passé et repassé devant la mosquée. « Il était bizarre, il insultait. Il avait frappé deux gamines. Il avait une force anormale. Après l'agression, parmi ceux qui ont voulu le maîtriser, il y avait un costaud. Il n'a pas fait le poids. », raconte ce témoin à La Voix du Nord. Les fidèles sont pudiques, cherchent à comprendre, se désolent, raconte le quotidien régional. Malgré les questions sur l'origine de ce geste d'une violence inouïe – qui pour l'heure ne trouvent pas d'autre réponse que la folie d'un homme, interné d'office pour une durée indeterminée – les croyants sont retournés à la prière dans la douleur.

Santé mentale et société

La salle de prière où l'agression a eu lieu a été fermée. Les hommes ont donc prié samedi dans la salle des femmes en compagnie de Khalil Merroun, recteur de la mosquée d'Évry, et de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman.
« Ce type d'acte nous rappelle notre responsabilité collective. Une personne malade doit être suivie pour être protégée contre elle-même, et pour protéger la société. La responsabilité incombe aux pouvoirs publics. » a voulu rappeler Mohammed Moussaoui. Ce dernier a jugé que cette agression « attirait l'attention » sur la question du suivi psychiatrique, parfois « insuffisant pour prévenir ce genre de drames ».Le débat sur le suivi psychiatrique est donc (re)lancé sur la santé mentale, alors que se déroulait du 12 au 18 mars lasemaine d'information sur la santé mentale. En France, en trente ans, les capacités d'acceuil et de soin psychiatrie ont fortement chuté.