vendredi 16 mars 2012

La justice européenne refuse l'adoption à un couple d'homosexuelles


Un Français sur deux (51%) est aujourd'hui favorable à l'adoption pour les couples homosexuels, indique un sondage Ifop pour Femme actuelle et Enfant magazine publié lundi.

Un Français sur deux (51%) est aujourd'hui favorable à l'adoption pour les couples homosexuels, indique un sondage Ifop pour Femme actuelle et Enfant magazine publié lundi. | LP/Matthieu de Martignac

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Le couple d'homosexuelles, qui avait saisi la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour discrimination face à un refus d'adoption opposé par la , a vu leur demande rejetée par les de Strasbourg, a déclaré jeudi leur avocate.

«La famille est profondément triste car leur fille demeure sur le plan juridique une enfant moins bien protégée que si elle était élevée par un couple hétérosexuel», a déclaré Me Caroline Mecary lors d'un point de presse. 
Valérie Gas et Nathalie Dubois sont «consternées, presque en colère», a-t-elle dit en estimant que «l'arrêt de la Cour faisait fi de l'enfant et s'était cantonné à une analyse assez conformiste», en ne voyant que la situation des parents mais pas l'intérêt de l'enfant.

«Onze pays d'Europe permettent déjà l'adoption d'enfant par des couples homosexuel», dont l'Allemagne, la Grande-Bretagne» et deux, «la Suisse et le Luxembourg» sont en train de le faire, a-t-elle noté.

«S'ils veulent un changement, les 3,5 millions d'homos doivent voter à gauche»
Regrettant le «décalage entre la société française et la majorité politique de droite» sur cette question, Me Mecary a jugé que seul un changement de majorité politique permettrait de changer la législation française. «Nicolas Sarkozy s'est prononcé contre le mariage homosexuel et l'adoption par des homosexuels. Si les familles homoparentales veulent que la loi change, il faut changer de de la République», a dit Me Mecary. «S'ils veulent un changement, les 3,5 millions d'homos doivent voter à gauche», a-t-elle ajouté.

La CEDH a estimé jeudi que le refus par la justice française d'autoriser une homosexuelle à adopter l'enfant de sa compagne n'est pas une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Dans leur arrêt, non définitif, les juges de Strasbourg n'ont pas relevé «de différence de traitement fondée sur l'orientation sexuelle» car les couples hétérosexuels «placés dans des situations juridiques comparables, la conclusion d'un PACS, se voient opposer les mêmes effets, à savoir le refus de l'adoption simple».
LeParisien.fr