vendredi 16 mars 2012

Gérard Rinaldi était l’âme des Charlots


Gérard Rinaldi, l’âme des Charlots, célèbres pour le tube « Merci patron! » ou la série des « Bidasses », s’est éteint hier.

YVES JAEGLÉ | Publié le 03.03.2012, 07h32
Le comédien a triomphé avec les Charlots (ici Gérard Filipelli et Jean Sarrus,  situé au premier plan) dans des comédies grinçantes, telles que « le Retour  des bidasses en folie », sorti en 1982.

Le comédien a triomphé avec les Charlots (ici Gérard Filipelli et Jean Sarrus, situé au premier plan) dans des comédies grinçantes, telles que « le Retour des bidasses en folie », sorti en 1982. | (NANA PRODUCTIONS/SIPA.)

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Pour un Charlot, il a énormément travaillé. Cet ancien yé-yé n’a pas arrêté. Gérard Rinaldi, vaincu hier matin par une maladie contre laquelle il luttait depuis plusieurs années, et sur laquelle il avait pris un moment le dessus au point de triompher récemment dans la tournée « Age tendre et têtes de bois », avait eu 69 ans le 17 février.
Ce Francilien s’est éteint à l’hôpital de Briis-sous-Forges (Essonne), des suites d’un lymphome. Eteint, un mot mal ajusté à cet éternel allumé.
Au début des années 1960, Rinaldi et ses futurs compagnons des Charlots (Luis Rego, Jean Sarrus, Gérard Filipelli, Jean-Guy Fechner) s’appellent d’abord les Problèmes, un groupe de musique qui accompagne Antoine et l’explosion rock. A partir de 1966, les Charlots enchaînent les tubes, qui grincent derrière la ritournelle, à l’exemple de « Merci patron! », qui raille une société où il faut déjà dire merci d’avoir un , même la pointeuse à l’usine. Ils assurent ainsi la première partie des , ou encore de  et Claude François.
Il démarre une carrière solo à partir de 1984
Mais c’est au cinéma, dans les années 1970, qu’ils atteignent les sommets, avec une quinzaine de films dont « les Bidasses en folie », « le Grand Bazar », « les Charlots en délire », des pochades souvent lunaires, gentiment anars : ils débarquent nus dans la caserne pour effectuer leur service militaire, ou mettent en déroute celles que la pub n’appelle pas encore « les ménagères de moins de 50 ans », lors d’un lâcher de cochons de lait dans un supermarché, qui égratigne la folie consumériste. Pas toujours fin mais souvent juste. « Bien avant Michaël Youn, Eric et Ramzy ou même le Dujardin de Brice de Nice, ils ont été les pionniers d’un cinéma de la déconne qui s’adresse aussi aux enfants, à une époque où cela n’existait pas », pointe Fabien Lecœuvre, spécialiste de la chanson française, qui a reçu Gérard Rinaldi à la rentrée 2011 dans son émission « On repeint la musique », sur France Bleu.
A partir de 1984, Gérard Rinaldi carbure en solo, sans ralentir : la sitcom « Marc et Sophie » avec Julie Arnold sur TF1, de multiples téléfilms, une longue carrière au théâtre. Sa voix de baryton fait merveille dans l’ombre du doublage de grandes séries américaines, des « Simpson » à « NCIS ». On n’a jamais cessé d’entendre Gérard Rinaldi, parfois sans le reconnaître. Il en souffrait : « Nous avons été oubliés des médias, mais quand je serai parti, je ferai peut-être la une », avait-il dit récemment à son Charlot préféré, Jean Sarrus. Jusqu’au bout, il aura eu le dernier mot.
 AUDIO. La tristesse de Julie Arnold, sa partenaire dans la série Marc et Sophie





On l’avait retrouvé par la suite au théâtre, dans une dizaine de pièces, ainsi que dans une trentaine de téléfilms jusqu’en 2011 pour un rôle dont «Le Vieux», adapté d’une nouvelle de Guy de Maupassant sur France 2.

Il avait doublé la voix d’acteurs de programmes télévisés anglo-saxons comme «NCIS» : Enquêtes spéciales», «New York Police Blues» et fut même le doubleur du personnage de Dingo de Disney, des personnages de Charles Montgomery Burns et de Krusty le Clown dans Les Simpson.

La carrière de Gérard Rinaldi en images en cliquant ici



VIDEO. Un extrait de «Les Charlots contre Dracula» (1980)



VIDEO. Une scène de la série «Marc et Sophie» (1987-91)



VIDEO. Les retrouvailles des Charlots chez Michel Drucker en 2009

Le Parisien