mardi 13 mars 2012

Schengen : Sarkozy comparé à Le Pen en plein Parlement européen


Publié le 13.03.2012, 12h19 | Mise à jour : 13h19

Au cours d'un débat sur les résultats du dernier sommet européen, Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux, s'est même permis une sortie qui devrait faire date : «Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy?».

Au cours d'un débat sur les résultats du dernier sommet européen, Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux, s'est même permis une sortie qui devrait faire date : «Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy?». | FREDERICK FLORIN / AFP

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 n'a pas fait l'unanimité à Bruxelles, avec sa menace de sortir de l'espace Schengen, loin de là. Dans le fond comme dans la forme, son annonce suscite mardi des critiques tout azimuts, de la part des chefs des principaux groupes  au  européen.  Au cours d'un débat sur les résultats du dernier sommet européen, Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux, s'est même permis une sortie qui devrait faire date : «Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy?».

«Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy?»

L'ancien premier ministre belge a ainsi rappelé que les propos du chef de l'Etat français étaient ceux d'un candidat à l'élection présidentielle. «C'est du jamais vu, un président en exercice qui utilise ce langage», a-t-il lancé. La réthorique du président Français commence à surprendre les partenaires de la France, et les parallèles avec l'extrême droite fleurissent. Ce mardi, le Wall Street Journal titrait même l'un de ses articles «Nicolas Le Pen»... Pour en revenir à Bruxelles, l'Autrichien Hannes Swoboda, chef du groupe Socialiste et Démocrate a pour sa part brandi son passeport et a ironisé sur la nécessité pour les élus européens de devoir à nouveau passer des contrôles douaniers pour se rendre à Strasbourg, siège du Parlement.

Effet collatéral, la menace d'une sortie de la France de Schengen a redonné du tonus aux opposants des sessions à Strasbourg. «700 députés sont obligés chaque mois de revenir en France, ce dont ils aimeraient se passer», a lancé le conservateur britannique Martin Callanan. 

Des lundi,  la commissaire européenne chargée des questions d'immigration, Cecilia Malmström, avait prévenu qu'une réforme fondamentale de la zone Schengen telle que réclamée par le président français devrait en passer par une réforme du traité de l'UE, par nature compliquée.

Cohn-Bendit à la rescousse


Seul le chef de file des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a replacé les déclarations du président français dans leur contexte, à savoir la difficulté de la Grèce de contrôler une partie de sa frontière avec la Turquie, devenue pays de transit pour les candidats à l'immigration dans l'UE. «Il faut arrêter de provoquer la Turquie avec des résolutions idiotes afin d'obtenir un accord pour qu'ils sécurisent leur frontière», a-t-il déclaré.

Pour justifier sa volonté de réformer Schengen, Nicolas Sarkozy a évoqué lundi «la frontière entre la Grèce et la Turquie», qui «n'est pas défendue», «n'est pas contrôlée, n'est pas tenue». Il a menacé de sortir la France de l'espace sans frontières Schengen si la possibilité de sanctionner voire d'exclure un pays défaillant n'est pas créée.