Sur la pratique du ramadan, les instructions données par la ville de Zonglang, dans le district de Kashgar, sont strictes : « Il est interdit aux cadres du Parti communiste, aux fonctionnaires, ainsi qu’aux élèves scolarisés de participer aux activités religieuses. » En clair : ni jeûne, ni prière.
A 600 km de là, le comté de Wensu demande aux écoles de s’assurer que personne ne fréquente la mosquée durant cette période. Les responsables locaux ont même reçu des conseils : « Pourquoi ne pas offrir de la nourriture aux chefs de villages, pour s’assurer qu’ils s’alimentent ? »
Cette pression existe aussi dans le secteur privé. Les salariés musulmans observant le ramadan ont vu des promotions leur échapper. Certains ont été renvoyés.
Pour le Congrès mondial ouïghour, exilé en Allemagne, ces entraves ne font qu’aggraver l’opposition à la tutelle chinoise. Elles font aussi écho au rapport du département d’Etat américain, qui évoquait cette semaine une nette dégradation des libertés religieuses en Chine. Ces critiques sont « infondées », a réagi l’agence de presse officielle Chine nouvelle.