Carlton : pourquoi la justice a attendu avant d'entendre DSK
Mots clés : Dominique Strauss-Kahn, Dsk, Fabrice Paszkowski, Carlton De Lille
Par Marie-Amélie LombardMis à jour | publié Réagir
Par Marie-Amélie LombardMis à jour | publié Réagir
À l'issue de cette garde à vue, DSK peut être présenté aux juges d'instruction soit pour être mis en examen, soit pour être entendu en qualité de témoin assisté. Il peut aussi être remis en liberté et convoqué ultérieurement devant les juges. Crédits photo : © Gonzalo Fuentes / Reuters/REUTERS
DÉCRYPTAGE - L'ancien patron du FMI sera entendu mardi dans le cadre de l'enquête sur l'affaire dite du Carlton.
Les juges lillois ont respecté leur calendrier. Ils avaient décidé queDominique Strauss-Kahn serait interrogé en toute fin de dossier, après l'audition de tous les autres protagonistes de cette affaire de proxénétisme. La convocation mardi à Lille de l'ancien patron du FMI pour être placé en garde à vue et entendu par les enquêteurs de la PJ de Lille est donc l'aboutissement logique de cette démarche judiciaire.
Depuis que le scandale du Carlton a éclaté en octobre et que le nom de DSK est apparu dans l'affaire, la pression est forte sur les magistrats lillois. D'autant que l'ancien ministre a très vite demandé à être entendu par la justice pour répondre «aux insinuations et extrapolations hasardeuses et malveillantes».
Aujourd'hui, huit personnes sont mises en examen dans cette instruction ouverte pour proxénétisme aggravé, escroquerie et abus de biens sociaux. Parmi elles, l'ex-responsable d'une filiale d'Eiffage (David Roquet), le patron d'une société de matériel médical (Fabrice Paszkowski), deux dirigeants de l'hôtel Carlton de Lille ainsi que le chargé de relations publiques de l'établissement, un commissaire de police et un avocat du barreau lillois.
DSK devrait être interrogé en premier lieu sur son éventuelle implication dans ce réseau. Savait-il que les jeunes femmes étaient des prostituées? A-t-il su qu'elles étaient rémunérées? Sur ce point, les «organisateurs» présumés de ces rencontres, David Roquet et Fabrice Paszkowski, ont affirmé que l'ex-directeur général du FMI ignorait tout du caractère tarifé de ces rendez-vous, qui, selon eux, pouvaient s'apparenter à de simples «soirées libertines». Une participante a, elle, estimé que DSK ne pouvait ignorer qu'il s'agissait de call-girls.
Juridiquement, la question se pose ainsi: Dominique Strauss-Kahn a-t-il commis des actes positifs (comme l'aide ou l'assistance) ayant favorisé ce réseau de proxénétisme? En clair, a-t-il lui même sollicité ces rencontres et participé à l'organisation de cette prostitution? C'est alors que pourrait lui être reprochée une complicité de proxénétisme.
L'autre infraction qui pourrait être retenue contre l'ex-ministre est le recel d'abus de biens sociaux. Il est en effet établi que plusieurs voyages et parties fines, notamment à Washington, ont été payés par la filiale d'Eiffage qui a évalué le total de ses «frais» à 50.000 euros. Là encore, les magistrats devraient démontrer que DSK connaissait l'origine des fonds ayant servi à des prestations n'ayant que peu de rapport, a priori, avec l'objet social du géant du BTP. Une connaissance qui pourrait alors justifier une mise en examen pour recel d'abus de biens sociaux.
Au vu du dossier, ces deux infractions paraissaient «difficiles à faire tenir», selon une source judiciaire. Mardi, en garde à vue, DSK pèsera certainement chacun de ses mots. Et ses déclarations seront ensuite étudiées de près.
À l'issue de cette garde à vue, DSK pourrait être remis en liberté et convoqué ultérieurement devant les juges. C'est ce qui paraissait samedi le plus plausible.
Depuis que le scandale du Carlton a éclaté en octobre et que le nom de DSK est apparu dans l'affaire, la pression est forte sur les magistrats lillois. D'autant que l'ancien ministre a très vite demandé à être entendu par la justice pour répondre «aux insinuations et extrapolations hasardeuses et malveillantes».
Aujourd'hui, huit personnes sont mises en examen dans cette instruction ouverte pour proxénétisme aggravé, escroquerie et abus de biens sociaux. Parmi elles, l'ex-responsable d'une filiale d'Eiffage (David Roquet), le patron d'une société de matériel médical (Fabrice Paszkowski), deux dirigeants de l'hôtel Carlton de Lille ainsi que le chargé de relations publiques de l'établissement, un commissaire de police et un avocat du barreau lillois.
De simples «soirées libertines»
Depuis plus de quatre mois, tous ont été longuement interrogés sur leur rôle présumé dans ces rencontres organisées avec des prostituées, dont certaines protégées du sulfureux «Dodo la Saumure», tenancier de plusieurs maisons closes en Belgique. Des rendez-vous auxquels DSK a participé à Lille, à Paris et à Washington. Les juges voulaient en effet réunir leur version des faits mais aussi les expertises de leurs téléphones portables (de nombreux SMS ont été échangés) avant de recueillir le témoignage de DSK.DSK devrait être interrogé en premier lieu sur son éventuelle implication dans ce réseau. Savait-il que les jeunes femmes étaient des prostituées? A-t-il su qu'elles étaient rémunérées? Sur ce point, les «organisateurs» présumés de ces rencontres, David Roquet et Fabrice Paszkowski, ont affirmé que l'ex-directeur général du FMI ignorait tout du caractère tarifé de ces rendez-vous, qui, selon eux, pouvaient s'apparenter à de simples «soirées libertines». Une participante a, elle, estimé que DSK ne pouvait ignorer qu'il s'agissait de call-girls.
Juridiquement, la question se pose ainsi: Dominique Strauss-Kahn a-t-il commis des actes positifs (comme l'aide ou l'assistance) ayant favorisé ce réseau de proxénétisme? En clair, a-t-il lui même sollicité ces rencontres et participé à l'organisation de cette prostitution? C'est alors que pourrait lui être reprochée une complicité de proxénétisme.
Possible convocation ultérieure
Pour impliquer ou non DSK, «tout dépend de là où on place le curseur du proxénétisme, infraction compliquée à caractériser. Les juges de Lille ont, semble-t-il, tendance à le placer plutôt bas. Mais, avec de bons avocats…tout est possible», indiquait samedi une source proche du dossier.L'autre infraction qui pourrait être retenue contre l'ex-ministre est le recel d'abus de biens sociaux. Il est en effet établi que plusieurs voyages et parties fines, notamment à Washington, ont été payés par la filiale d'Eiffage qui a évalué le total de ses «frais» à 50.000 euros. Là encore, les magistrats devraient démontrer que DSK connaissait l'origine des fonds ayant servi à des prestations n'ayant que peu de rapport, a priori, avec l'objet social du géant du BTP. Une connaissance qui pourrait alors justifier une mise en examen pour recel d'abus de biens sociaux.
Au vu du dossier, ces deux infractions paraissaient «difficiles à faire tenir», selon une source judiciaire. Mardi, en garde à vue, DSK pèsera certainement chacun de ses mots. Et ses déclarations seront ensuite étudiées de près.
À l'issue de cette garde à vue, DSK pourrait être remis en liberté et convoqué ultérieurement devant les juges. C'est ce qui paraissait samedi le plus plausible.