"Amour" et "courage" : Sarkozy dans le texte
A Marseille, Sarkozy charge Hollande, accusé de ne pas "aimer la France" © REUTERS
Références, rhétorique et storytelling : Europe1.fr a décortiqué son discours de Marseille.
Devant plus de 10.000 partisans survoltés, Nicolas Sarkozy a prononcé, dimanche à Marseille, son premier grand discours de campagne. Au menu : une attaque en règle de son adversaire socialiste et la défense de son bilan. Références, rhétorique et storytelling : Europe1.fr a décortiqué les mots de son texte.
Un prénom - "Nicolas", "Nicolas"… C’est sous les acclamations de son seul prénom, que Nicolas Sarkozy est monté sur scène. La dernière fois que les militants UMP avaient appelé ainsi leur champion remontait à 2007. Preuve que le chef de l’Etat est bien redevenu candidat.
ODE A LA "FRANCE"
Des mots empruntés - Nicolas Sarkozy a débuté son discours par cette : "Je suis venu vous parler de la France". Or ce sont exactement les mêmes mots que François Hollande avait prononcés, le 22 janvier dernier, lors de son premier grand meeting au Bourget. D'entrée, l'objectif de ce premier grand meeting était donc clair : tancer son adversaire socialiste dans la course à la présidentielle.
Un maître mot - "Amour", "aimer". La main sur le cœur, Nicolas Sarkozy a fait un discours sur son amour de la France. Le verbe « aimer » est ainsi revenu 11 fois dans la première minute de son discours. "Jeune, j'ai aimé la France". "J'aimais le ciel sous lequel je vivais et pourtant ce n'était pas le ciel de Marseille". "J'aimais des chansons, des musiques, des livres, des villes la façon tellement française de planter les arbres le long des routes". "J'aimais une façon française de goûter la vie"… Le président-candidat a martelé son amour du pays, dans une première partie de discours très positive.
Les mots anciens - Le "courage" de réformer et le "manque de courage" de ne pas le faire sont des expressions qui sont revenus à plusieurs reprises dans le discours de Nicolas Sarkozy. "Certains considèrent qu’il vaut mieux ne rien tenter que de prendre le risque d’échouer, de donner comme ils disent de faux espoirs. Mais si l’on ne veut rien, si l’on ne tente rien, si l’on ne prend jamais le risque d’échouer, on peut être certain qu’il n’y a plus rien à espérer du tout", a ainsi lancé le président-candidat dans un texte rappelant celui de 14 janvier 2007. A l’époque, lors de son discours d’investiture, Nicolas Sarkozy fustigeait déjà "le manque de courage chronique" de ceux qui ne réforment pas.
LES "MENSONGES" DE L'OPPOSITION
Un mot nouveau - Sans parler de "proportionnelle", Nicolas Sarkozy a, pour la première fois, admis l’idée que le scrutin des législatives pourrait être "corrigé". "Je le dis d'emblée : je suis convaincu qu'un mode de scrutin a d'abord pour objectif de dégager une majorité capable de gouverner", a prévenu Nicolas Sarkozy, avant de nuancer : "Il me semble cependant qu'on pourrait le corriger à la marge pour que tous les grands courants politiques puissent avoir des parlementaires". Le président-candidat, qui a pris ainsi le contre-pied de son parti, l'UMP, dont le secrétaire général Jean-François Copé est hostile à toute évolution du genre, a proposé aussi de réduire le nombre des parlementaires.
Le mot rengaine - "Mensonge", "mentir". Comme jeudi dernier à Annecy, Nicolas Sarkozy a accusé, de manière assez violente, son adversaire socialiste de tenir un double langage. "Ceux qui font comme si rien de grave ne s'était passé depuis trois ans dans le monde mentent aux Français", a-t-il lancé avant d’ajouter "Occulter la crise, ce n'est pas seulement malhonnête, c'est dangereux." Nicolas Sarkozy a ensuite accusé son rival de faire "semblant d'être Thatcher à Londres et Mitterrand à Paris", en référence à des récents propos du candidat PS à l'Elysée au Guardian. "Maintenant les masques vont tomber, ceux du mensonge par rapport à la vérité et ceux de la démagogie par rapport au courage", a encore insisté le chef de l'Etat.
Le mot oublié - Pas une fois dans son discours, Nicolas Sarkozy n’a pourtant prononcé le nom de "Hollande".
Les mots du "storytelling" - Comme il se doit, Nicolas Sarkozy a défendu son bilan et écrit, lui-même, l'histoire de son quinquennat. En affirmant notamment que la France touchée par la crise de 2008 avait "échappé à une catastrophe"... grâce à lui. Selon lui, donc, ceux qui "font comme si rien de grave ne s'était passé depuis trois ans mentent aux Français".
Le mot de sa femme - Carla Bruni-Sarkozy a qualifié de "très émouvant et merveilleux" le discours que venait de prononcer son mari à Marseille.