lundi 23 janvier 2012

VIDEOS. Concordia : des passagers non déclarés, un bilan incertain


Ile de Giglio (Italie), dimanche. Alors que les sauveteurs reprennent leur recherche, une passagère hongroise non enregistrée s'est ajoutée à la liste des disparus. 

Ile de Giglio (Italie), dimanche. Alors que les sauveteurs reprennent leur recherche, une passagère hongroise non enregistrée s'est ajoutée à la liste des disparus.  | AFP PHOTO / FILIPPO MONTEFORTE

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La recherche des passagers disparus dans le naufrage du Costa Concordia, près de l'île italoienne du Giglio, dans la nuit du 13 au 14 janvier, a pu reprendre dimanche. Les oscillations de l'épave avaient provoqué une suspension des travaux dans la nuit.
Dans la journée, les plongeurs des pompiers italiens ont retrouvé un nouveau corps, celui d'une femme portant de son gilet de sauvetage, sur le pont numéro 7, vers la poupe du navure. Cette nouvelle victime n'a pas encore été identifiée. 

Le commissaire spécial en charge de la catastrophe, Franco Gabrielli envisage que des passagers n'aient pas été enregistrés, citant le cas d'une Hongroise annoncée disparue par sa famille : le corps trouvé samedi pourrait être le sien. Pour lui, «ce cas est emblématique» et s'il s'avérait que cette femme se trouvait vraiment sur le navire sans avoir été déclarée, «il pourrait y avoir en théorie un nombre X de personnes qui se seraient trouvées sur le navire et ne seraient pas réclamées parce qu'elles étaient clandestines». En revanche, le commissaire de bord du Concordia, Manrico Giampedroni, rescapé du naufrage, estime «impossible que des clandestins ou des personnes non enregistrées se soient trouvées à bord» car «tout est électronique. Costa (propriétaire du Concordia, ndlr) est une société sérieuse».

Une carte du navire pour situer les disparus 
Pour l'heure, le bilan de la catastrophe est porté à 13 morts dont 8 ont pu être identifiés : 4 Français, un Italien, un Espagnol, un Allemand, un Hongrois. Selon un porte-parole de la préfecture de Grosseto, l'un des quatre corps non reconnus pourrait être celui d'un membre d'équipage péruvien, «trouvé avec un écusson à son nom, même si cela ne suffit pas pour l'identifier officiellement». Les sauveteurs ont entrepris de dresser une carte où situer les personnes manquant à l'appel afin de mieux cibler les recherches, très lentes à cause de la taille du navire, long comme trois stades de  et haut comme un immeuble de 20 étages.

Parmi les personnes manquantes figuraient encore une dizaine d'Allemands, un jeune couple français, deux retraités américains et une fillette italienne. La liste des disparus s'est allongée, une passagère hongroise non enregistrée étant réclamée par sa famille. «La famille dit qu'elle se trouvait à bord avec un membre d'équipage et qu'elle a appelé quand elle était sur le bateau. Mais elle n'était pas dans les listes», a indiqué Franco Gabrielli, commissaire spécial du en charge de la catastrophe. Cela «fait penser qu'il faut l'ajouter et qu'il y a encore 21 personnes à rechercher», a -t-il ajouté, lors d'un point presse. Samedi, les plongeurs ont remonté le corps d'une femme, encore non identifiée mais dont Franco Gabrielli a indiqué qu'il pourrait s'agir de la Hongroise.

Passer près de la côté était une habitude
Par ailleurs, l' se poursuit pour déterminer les responsabilités exactes du capitaine du navire, Francesco Schettino, dans l'accident. Ce dernier a reconnu avoir fait une «erreur» en passant trop près des côtes et heurté un rocher situé à environ 300 mètres de la côte. Selon un nouvel extrait de son interrogatoire de mardi publié par la presse, c'était une pratique routinière : «Nous saluons l'île et cela fait de la publicité» à Costa Crociere. Sa version des faits contredit celle de son employeur Costa Crociere (groupe américain Carnival), propriétaire du paquebot, qui l'a mis à pied. Assigné à résidence depuis mardi dernier et mis en cause pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire, le commandant affirme avoir averti Costa un quart d'heure après le naufrage. En outre, il nie avoir abandonné de son plein gré le navire pendant l'évacuation, affirmant être tombé dans une chaloupe.

Les carabiniers ont extrait samedi de la passerelle de commandement la valise du commandant, un coffre-fort et un disque dur contenant les enregistrements de caméras de sécurité qui devraient avoir filmé le moment de l'impact avec le rocher. Ils veulent vérifier si le commandant a, comme il l'affirme, effectué "une manoeuvre brillante" juste après la collision pour rapprocher le paquebot de la côte et le faire échouer là où il se trouve, à une trentaine de mètres du rivage, sauvant ainsi "des milliers de vie".