samedi 11 juin 2011

La France expulse un journaliste de la télé publique iranienne


Le journaliste iranien Kamran Najafzadeh a quitté le territoire français depuis plus d'une semaine, mais aucun média de l'hexagone n'a parlé de son expulsion, une première. La presse iranienne a donc toute latitude pour le présenter en martyr de la liberté d'expression. Il est en fait victime d'une réponse française aux attaques de son gouvernement contre la liberté de la presse.
Pour le site anglophone Iranian.com, sur lequel s'exprime (en persan) Kamran Najafzadeh à son arrivée à l'aéroport de Téhéran le 26 mars, le journaliste iranien « a été forcé de quitter la France en raison de restrictions que lui a imposées le gouvernement français après ses soi-disant reportages “controversés”. »
Voici notamment ce que déclarait le journaliste, qui était jusqu'ici le correspondant à Paris de la Radio-Télévision de la République islamique d'Iran (IRIB, en anglais) :
« Après 18 mois d'activité journalistique, les ministres français de l'Intérieur et des Affaires étrangères ont décidé, lors d'une rencontre, que “le reporter d'IRIBNews avait franchi la ligne jaune et a attisé la haine dans l'opinion publique française”. »
On ne sait pas d'où vient cette citation, car aucun des deux ministères n'a jamais communiqué sur cette expulsion.

Il aurait cherché à mobiliser l'opinion française contre l'Etat français

Sur son site francophone, l'IRIB traite cette affaire sous le titre « La France et la liberté d'expression », dans un style emphatique :
« Jamais de mémoire d'experts, le droit à la libre expression n'aura mariné dans une telle mélasse. Renié, depuis longtemps, par ses pseudo-parrains occidentaux, c'est, en France, qu'il semble, toutefois, être malmené, de la plus flagrante des manières. […]
L'extrémisme laïc, le droit impérialiste d'ingérence, la bouc-émissairisation des Musulmans français, cette crispation trop élyséenne sur une nostalgie de grandeur, avec l'évocation incantatoire des valeurs laïques, voilà de quoi s'entretenait le journaliste Kamran Najaf Zadeh, dans ses reportages. Le ministère de l'Intérieur et le Quai d'Orsay l'ont accusé d'avoir cherché à nuire à la sûreté de l'Etat français, à mobiliser l'opinion contre celui-ci. […] » .. lire la suite