mercredi 22 février 2012

Quelle alliance pour PSA Peugeot Citroën et General Motors?


Quelle alliance pour PSA Peugeot Citroën et General Motors?

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Créé le 22/02/2012 à 13h34 -- Mis à jour le 22/02/2012 à 15h36

AUTOMOBILE - Les deux constructeurs discuteraient non pas d'une fusion mais d'un partenariat renforcé en vue de réduire leurs capacités de production en Europe...

PSA et GM refusent toujours de confirmer, mais la rumeur enfle mercredi, suscitant l’euphorie à la bourse de Paris.
L’information a fuité mardi soir: selon le site LaTribune.fr, le français PSA Peugeot Citroën et l’américain GM auraient entamé la phase finale de leurs négociations pour sceller une alliance pérenne et non des coopérations ponctuelles.
Le Financial Times indiquait pour sa part, que les négociations portaient sur une coopération entre le français et la branche européenne de GM, Opel/Vauxhall, pour développer conjointement des moteurs, des systèmes de transmission et des véhicules qui seraient vendus sous leurs marques respectives. Un projet qui n’impliquerait pas d'échanges de participations entre les deux groupes.
Des tractations confirmées sans précisions sur la forme
 Jusqu’à présent PSA a seulement confirmé étudier un projet d'alliance sans évoquer le nom de GM. De son côté, l’Américain a également refusé de confirmer  auprès de l’AFP des tractations privilégiées avec le français.
C’est finalement Xavier Bertrand qui a vendu la mèche mercredi matin à l’antenne d’Europe 1 en indiquant avoir été informé mardi par le président du groupe PSA de discussions «en vue d’un partenariat stratégique» avec GM. «C'est une bonne nouvelle pour le groupe, parce que ça permettrait de lui donner une assise mondiale», a-t-il ajouté, tout en refusant de donner plus de précisions sur les modalités précises.
Une rumeur persistante
Ce n’est pas la première fois que ce type de rumeurs circule au sujet de PSA. Les ambitions internationales du groupe sont bien connues et le constructeur coopère déjà avec nombre de ses concurrents étrangers: l'allemand BMW pour les moteurs essence, l'italien Fiat pour les utilitaires légers, l'américain Ford pour les moteurs diesel…
Il y a deux ans, PSA avait même tenté de s'allier au japonais Mitsubishi avec qui il coopère notamment sur les SUV, mais le projet avait été enterré en mars 2010.
La dernière rumeur en date remonte à janvier dernier: la presse italienne évoquait alors un mariage avec l’talo-américain Fiat-Chrysler. Un projet démenti par PSA dans un contexte de crise… sans toutefois fermer la porte à une future alliance.
Un rapprochement au fort potentiel d’économies d’échelle
Sans surprise, les révélations sur un possible rapprochement avec GM suffisent donc aujourd’hui à relancer toutes les conjectures.
Plusieurs sources contactées mercredi par Reuters évoquent un partenariat et non une fusion, mais ont néanmoins indiqué qu'une participation croisée «symbolique» entre les deux groupes serait possible.

«Une alliance pourrait permettre à ces deux groupes de fortes synergies et d'économies d'échelle, ne serait-ce que sur les investissements et la recherche et développement», indique le courtier CM-CIC Securities dans une note de recherche.
Outre les synergies sur les achats, le marketing ou les investissements futurs, le but d'une alliance en Europe pourrait être de coopérer pour couper les capacités en Europe et donc possiblement fermer des usines.
Inquiétudes pour l’avenir des sites de production européen
«Il y a malheureusement trop de capacité de production en Europe», juge un banquier d'affaires, pour qui le but d'une alliance pourrait être pour les deux groupes de coordonner de manière intelligente la fermeture d'unités de production.
«Tous les deals européens dans le secteur ont du sens pour gérer la surcapacité», a ajouté un autre banquier basé à Paris.
Cette hypothèse est confortée par les difficultés actuelles des deux groupes: L'américain cherche une solution pour ses activités européennes, déficitaires et notamment sa filiale Opel. Sa direction a entamé des discussions avec les syndicats en Europe pour réduire les coûts. De son côté PSA, qui a vu son bénéfice net divisé par deux à 588 millions d'euros l’an dernier face à l’effondrement de branche automobile, doit lui aussi se serrer la ceinture et a annoncé un vaste plan d’économies.
Ce scénario inquiète les pouvoir publics: le gouvernement français a d'ores et déjà indiqué par la voix de son ministre du Travail qu'il serait «vigilant» concernant l'emploi si une alliance était nouée.