mardi 24 janvier 2012

FMI : la croissance française sera quasi nulle en 2012


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Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et Nicolas Sarkozy.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et Nicolas Sarkozy. Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP
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Le FMI prévoit une croissance de 0,2% dans l'Hexagone et une récession sérieuse en Italie avec un recul du PIB de 2,2% cette année. La croissance est estimée à 0,3% en Allemagne et à 1,8% aux États-Unis.

Le Fonds monétaire international a fortement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2012 et 2013. En France, le PIB ne progresserait que de 0,2% cette année, soit 1,2 point de moins que le chiffre annoncé en septembre 2011 par les économistes de l'organisation financière internationale. La croissance allemande, qui avait atteint 3% l'an dernier, ne devrait pas dépasser 0,3% en 2012, soit un point de moins que le schéma envisagé à l'automne dernier.
Les deux premières économies européennes seront pourtant relativement privilégiées par rapport à l'ensemble de la zone euro qui subira en 2012 une «légère récession» selon les propres termes du FMI, soit un recul de 0,5% du PIB en moyenne pour les 17 pays qui ont l'euro pour monnaie. Par rapport aux prévisions de septembre 2011 du World Economic Outlook (le rapport semestriel sur l'économie mondiale), le FMI a réduit de 1,6 point son pronostic de croissance pour la zone euro.
L'Italie est particulièrement touchée, dont le PIB pourrait reculer de 2,2% en 2012 et de 0,6% à nouveau en 2013. La récession serait également sévère en Espagne, avec une contraction de 1,7% de l'activité économique cette année et de 0,3% en 2013.

Achats de titres d'État

Le département économique du FMI, que dirige Olivier Blanchard, met en avant trois facteurs pour expliquer ce scénario de récession dans la zone euro: «la montée des taux d'intérêt sur les dettes souveraines, les réductions de crédits bancaires dans l'économie réelle et l'impact des programmes supplémentaires d'assainissement budgétaire».
Le Fonds considère que le défi immédiat le plus important pour l'Union monétaire européenne est de «ramener la confiance, de mettre un terme à la crise dans la zone euro et, tout en poursuivant l'assainissement budgétaire, de fournir plus de liquidités et d'assouplir la politique monétaire». Le FMI recommande par ailleurs à la BCE de «rester engagée dans les achats de titres (d'État) de façon à aider au maintien de la confiance dans l'euro».
En raison essentiellement de ce nouveau scénario de récession dans la zone euro, le FMI a été amené à revoir à la baisse (0,75 point en moins) sa prévision de croissance pour l'économie mondiale, qui serait de 3,3% en 2012 et 3,9% en 2013. Il a laissé en revanche inchangés ses chiffres pour lesÉtats-Unis, dont le PIB progresserait de 1,8% en 2012 et 2% en 2013.
Les pays émergents subiront le contrecoup de la mauvaise conjoncture européenne et d'un «affaiblissement de leur demande interne», souligne le FMI. Les chiffres de croissance ont été revus à la baisse pour la plupart des pays, mais seulement à la marge. La Chine est ainsi créditée d'une augmentation de 8,2% de son PIB en 2012, au lieu des 9% qui avaient été annoncés par le FMI en septembre 2011.